C'est sans la moindre inquiétude, mais au contraire avec une véritable joie que je quittai la maison, un matin d'octobre, pour la rentrée au lycée, où j'étais admis en cinquième A2. Personne ne m'accompagnait : le cartable au dos, les mains dans les poches, je n'avais pas besoin de lever la tête pour regarder le nom des rues.
Quand la ronde des saisons ramène le printemps, la famille Pagnol, chargée de baluchons, reprend le chemin de la bastide. Un jour, le raccourci est barré par un garde intraitable : c'est l'épisode affolant du "château de la peur" sur lequel s'achève ce volume où Marcel Pagnol poursuit le récit de sa jeunesse avec l'esprit, la tendresse et la drôlerie qui ont fait la juste réputation de cet écrivain sensible et gai.
Je vous raconte l'enfance d'un petit garçon, qui fut aussi celle de vos grands-pères, et qui n'est peut-être pas très différente de la vôtre, car les petits garçons de tous les pays du monde et de tous les temps ont toujours eu les mêmes problèmes, la même malice, les mêmes amours.